Histoire sur la Savate Boxe Française
Ce rapide historique n’a pour but que de montrer comment notre discipline partie de la rue, des mauvais quartiers, va devenir en quelques décennies le sport de l’aristocratie (1850), être au premier plan des sports français (1900) et après une longue période de somnolence, s’épanouir à nouveau et progresser d’années en années.
Au XVIIIème siècle, début de l’ère moderne, il était fréquent de régler ses querelles à coups de pieds, de poings, de bâton. C’est l’origine de notre discipline.
1838 : Charles Lecour assiste à un combat de boxe anglaise, il comprend immédiatement l’intérêt d’associer la savate et combat au poings, créant ainsi la « boxe française ».
1840 : C’est Théophile Gautier qui dans son ouvrage « Le maître de chausson » inventera le terne de « boxe française ».
1845 : Charles Lecour ouvre avec son frère Hubert, la première salle de boxe française et canne au centre de Paris, Passage des Panoramas. Cette méthode devint rapidement très populaire, les salles augmentent en nombre. Partie des bas-fonds de la capitale, la boxe française est devenue maintenant le sport de l’aristocratie. D’autres tireurs marqueront cette époque : Larribeau – Leboucher qui d’ailleurs éditeront des méthodes.
1854 : Louis Vigneron, excellent tireur mais aussi homme de spectacle crée la sensation en battant l’anglais Dickson. Un texte en vers va relater la première victoire de la boxe française sur la boxe anglaise. Car la Boxe Française est entrée en littérature. De nombreux auteurs célèbres s’intéressent à notre sport : Théophile Gautier, Eugène Sue, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac, Jules Vallès. Un homme va marquer la fin du siècle, c’est un militaire de carrière, il s’appelle Joseph Charlemont.
1871 : C’est la Commune de Paris. Refusant l’humiliation de la fin de la guerre de 1870 contre la Prusse, il se rallie aux insurgés, mais pour éviter d’être fusillé, il est contraint de s’exiler en Belgique où il participera au développement de la boxe française.
1877 : Toujours en exil, Joseph Charlemont publie le « Traité de la Boxe Française » dans lequel les coups et les attitudes sont codifiés pour la première fois de manière très précise avec textes et gravures, ce sera le premier ouvrage de référence de notre sport.
1879 : Enfin amnistié, Joseph Charlemont revient à Paris et forme rapidement de nombreux disciples dont les plus brillants seront Castérès et son fils Charles.
1887 : Charlemont père et fils créent « l’Académie de Boxe Française » au 24 rue des Martyrs à Paris, salle qui fonctionnera jusqu’à la mort de Charles en 1944.
1899 : c’est le combat du siècle qui fait la Une des journaux de l’époque. Il s’agit de l’affrontement boxe anglaise – boxe française. Charles Charlemont vaincra son adversaire sur un coup au bas ventre litigieux, valable pour les uns, interdit pour les autres ! Toujours est-il que cette rencontre qui ne prouva rien se termina par un procès (car non officiellement autorisée !) et les deux protagonistes furent condamnés pour… coups et blessures.
1900 : C’est la grande époque de la Boxe Française, ce sont les deux Olympiques à Paris. Mais boxe anglaise et boxe française jugées trop violentes et non éducatives ne seront représentées ainsi que la canne et le bâton que sous la forme d’exercices d’ensemble exécutés par les Sociétés de Gymnastique.
1903 : Est créée la « Fédération Française des Sociétés de Boxe (FFSB) à laquelle adhèrent boxes anglaises et françaises.
1907 : Georges Carpentier est sacré champion de France de boxe française avant de se tourner vers la boxe anglaise avec le succès que l’on connaît.
De 1900 à 1910 : La préoccupation c’est la défense dans la rue. De nombreux ouvrages traitent de la défense personnelle, quelle est la discipline la plus efficace, Boxe Française, Canne ou Jiu-Jitsu qui nous arrive du Japon ? C’est aussi l’époque des « Brigades du Tigre ».
1914 : C’est le début du déclin. Les combats professionnels de boxe anglaise commencent à faire oublier notre discipline. La FFSB devient simplement la FFB (Fédération Française de Boxe). La BF n’étant plus alors qu’une commission.
1914-1918 : C’est la terrible guerre.
1918-1945 : Ces années vont être une longue période de somnolence. Aux J.O. de 1924, la BF et la canne de combat font une timide apparition comme sport de démonstration. Toutefois, pendant toutes ces années, un homme Pierre Baruzy va essayer d’entretenir la flamme (il sera onze fois champion de France).
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1944 : Pierre Baruzy va réussir à conserver une existence loyale à notre sport en reconstituant la commission BF au sein de la FFB.
1945 : Pendant une vingtaine d’années la BF va tenter de survivre grâce à des hommes tels que Alloot, Berceau, Cayron, Laford, Lyon, Plasait, Prévost. Mais l’horizon s’éclaircit, les compétitions officielles vont bientôt reprendre.
1961 : La BF repart en Italie. Arrigo Manusardi publie un ouvrage « Box Francese », il enseigne à Milan, à Pavie. En 1965, une importante section de BF existe à Gênes.
1970 : Sylvain Salvini, alors président du CNBF organise les premiers championnats d’Europe à la salle de la Mutualité à Paris !
1973-1974 : Le CNBF devient la « Fédération Nationale de Boxe Française » (FNBF) et quitte la Fédération de Judo.
1975 : Le Ministère de la Jeunesse et des Sports accorde la délégation de pouvoirs à la FNBF. Mais l’année précédente, après l’assemblée générale, une scission a eu lieu et un groupement d’indépendant « Fédération Nationale de Savate Boxe Française » est né. On assiste ensuite à la guerre des sigles, la FNBF devient la FFBFS et DA (Fédération Française de Boxe Française Savate et Disciplines Associées (canne et bâton)).
1978 : C’est l’heure de la raison, de la réunification. Notre discipline compte alors plus de 3500 licenciés et 125 clubs. Et sur le plan sportif, tout va s’accélérer, avec l’arrivée en assaut des féminines, les nombreuses compétitions internationales.
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1965-66 : Sous l’impulsion de quelques mordus de la nouvelle génération, Marc Kunstlé, Claude Simonot créent la CNBF (Comité National de Boxe Française). Quelques mois plus tard, le CNBF sera accueille au sein de la Fédération de Judo en qualité de discipline associée. C’est le véritable début du renouveau, des salles commencent à réouvrir, Michel Marlière lance la BF dans le monde universitaire. Marcel Le Saux la fait découvrir dans les milieux scolaires. Ce sont aussi les Championats de France de la renaissance.
1980 : La FFBFS compte 10719 licenciés et 318 clubs.
1985 : Création de la FIBFS (Fédération Internationale de Boxe Française Savate). La FFBFS compte 21336 licenciés avec 569 clubs.
1988 : Un évènement à signaler : les premiers Championnats de France Féminins en… Combat.
1995-1996 : verront les premiers Championnats féminins d’Europe et du Monde.
1996 : Création de l’Handisavate.
2000 : Changement de nom ! Notre Fédération devient la FFSBF et DA (Fédération Française de Savate Boxe Française et DA).
2004 : Jean Houël est élu Président de la FIS. Jean-Paul Coutelier lui succède à la tête de notre fédération nationale. Ce sont aussi les premiers Championnats du monde de canne de combat à l’Ile de la Réunion.
2005 : La Savate s’est diversifiée, et cette année verra la première rencontre nationale de Savate Forme.
Et enfin 2010 : l’Anglaise Julie Gabriel devient la première présidente de la Fédération Internationale de Savate. Et notre discipline compte 42771 licenciés et 713 clubs.